28ème dimanche T Ord

Un homme accourt vers Jésus et lui demande ce qu’il doit faire pour aller au ciel. Une question que nous ne devons pas éluder, car notre temps sur la terre est compté. Jésus renvoie cet homme aux commandements qui balisent notre vie morale : « Tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas d’adultère etc… » Mais avant cela il commence par souligner une vérité capitale : « Dieu seul est bon ». Comme il est important de se le rappeler, surtout quand on est tenté de se croire juste… « Dieu seul est bon ! » ; cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas capables de bonté, mais cela veut dire que si nous en sommes capables, c’est par la grâce de Celui qui seul est bon. Si nous ne prenons pas conscience de cela, l’humilité nous manquera toujours. Et sans humilité, pas de sainteté.

« Tous ces commandements, je les ai observés depuis ma jeunesse » dit l’homme ; « Jésus posa son regard sur lui et l’aima. » Cela veut dire que d’aimer les commandements de Dieu, s’efforcer de les observer, réjouit le cœur de Dieu, et pour cause:  nous travaillons pour Lui, pour la réalisation de son merveilleux plan divin qui est de restaurer l’homme dans sa bonté première. L’homme a perdu sa bonté originelle depuis que le péché est entré dans le monde, mais la Bonne Nouvelle, c’est que nous avons un Sauveur qui est venu vaincre Satan, et qui s’est promis de nous restaurer, avec notre coopération, dans cette bonté qu’il a toujours désiré.

En sondant le cœur de cet homme, Jésus découvre qu’il lui manque quelque chose d’essentiel pour avancer résolument sur ce chemin de restauration. Il lui manque la pauvreté du cœur. Certains chrétiens s’imaginent être justes parce qu’ils ne tuent pas, ne commettent pas d’adultère, parce que leur éducation leur a appris à ne pas voler, à ne pas mentir… et ils ont une belle estime d’eux-mêmes, mais… symptôme révélateur: ils jugent les autres. La vérité c’est que le Royaume n’est pas réservé à une élite de gens bien éduqués, il est fait pour ceux qui tombent amoureux de Dieu et qui sont prêts à tout quitter pour lui plaire. « Tout », c’est à dire, ce qui fait de nous des pécheurs : notre volonté de puissance et notre désir de posséder. Il faut être épris de Dieu pour devenir vraiment libre par rapport aux êtres et aux choses, et cette ferveur, qui tient plus de la fermeté de notre volonté que de notre ressenti, ne peut venir que d’en haut.

«  Comme il est difficile aux riches d’entrer dans le Royaume des cieux ! » Jésus ne fait pas le procès des possédants, mais le procès de ceux qui ne sont plus libres par rapport à leurs biens. Qu’ils soient intérieurs ou extérieurs. Il ne s’agit pas seulement du compte en banque. On peut être esclave de bien des choses : de son travail, de ses loisirs, des soins que l’on donne à son corps, de son conjoint, de sa famille, de ses amis, de l’image que l’on veut donner de soi… et quand ces idoles sont brisées… on se prend à douter de Dieu qui n’est plus le Bien-aimé, mais l’a t-il été vraiment? Quand on est amoureux, est-ce que ce n’est pas pour le meilleur et pour le pire ? 

Sommes-nous amoureux de Dieu ? Reconnaissons que nous ne le sommes pas suffisamment, et rappelons-nous que ce qui est impossible à l’homme, « est possible à Dieu ». Soyons des mendiants de son Esprit Saint qui rendra possible l’impossible. C’est lui qui nous détachera peu à peu des biens qui passent pour nous attacher à Celui qui ne passe pas, à Dieu, qui seul est bon. Pour cela fréquentons-le comme notre plus grand Ami, et laissons-le nous élever des ténèbres à son admirable lumière, qui est « bonté, justice et vérité ». Et vous savez le meilleur moyen de gagner les faveurs du Saint-Esprit, c’est de s’attacher à son Epouse, Marie, notre Mère. Prenons son arme, le Rosaire, et mettons-nous à l’école de l’Esprit pour progresser dans cet amour inconditionnel de Jésus, et de sa Parole vivante qui nous rend libre.

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