29ème dimanche T Ord

Dimanche dernier le Seigneur nous disait à travers la rencontre du jeune homme riche, que pour hériter le Royaume, il faut être pauvre de cœur c’est à dire détaché des biens de ce monde. Aujourd’hui, Jésus nous invite à briser une autre idole qui est l’esprit de domination. Jacques et Jean, deux apôtres proches de Jésus, espèrent être à la droite et à la gauche du Seigneur dans le Royaume, c’est à dire à la place la plus élevée de ceux qui partagent l’autorité même du Christ et sa plus grande gloire. Il est vrai qu’ils ont eu avec Pierre un traitement de faveur, partageant avec le Christ des moments privilégiés, comme à la résurrection de la fille de Jaïre, à la transfiguration, où à l’agonie à Gethsémani, mais Jésus décèle dans leur demande une volonté de puissance étrangère à la mentalité du Royaume. Les autres apôtres, par leurs réactions d’indignation montrent qu’ils sont dans la même logique. Les divisions, les discordes, les guerres commencent dans les cœurs qui sont animés par cette volonté de puissance…

L’esprit du Royaume est à l’image du Christ, non-violent, pacifique, qui ne rallie personne à sa cause par la force : il a refusé d’envoyer « douze légions d’anges » pour le délivrer de ses oppresseurs.  En revanche Il prie pour ses bourreaux, Il se sacrifie pour eux, Il se charge de leurs fautes, comme l’annonçait prophétiquement Isaïe. Les apôtres ne le comprendront que plus tard, avec l’illumination de la Pentecôte. Jésus ne s’indigne pas devant leurs pensées remplies de convoitise, car il connaît la condition de l’homme pécheur. Mais il les éclaire en les invitant à un changement de vie, un changement de mentalité : « Celui qui veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous ». Toute responsabilité confère une autorité, mais elle ne doit pas être le prétexte pour exercer un pouvoir, auquel cas ce n’est plus le Christ que nous suivons, mais l’esprit du monde. Jésus nous révèle clairement le critère pour savoir si nous exerçons correctement une responsabilité : comment est-ce que je regarde ceux qui me sont confiés? Est-ce que je les regarde de haut, ou est-ce que je les regarde comme étant supérieur à moi, parce que veux voir Jésus en eux ? Pas facile… crucifiant même…

Mais on ne peut pas suivre le Christ sans consentir à la croix  car c’est l’amour crucifié, l’amour qui va jusqu’au don total qui fait advenir le Royaume et non l’esprit de domination : « Ma coupe, vous y boirez et mon baptême, vous y serez plongés ». On ne consent pas à la croix pour le plaisir de souffrir, ce serait absurde, mais pour le plaisir de supporter pour la gloire de Dieu et le salut du monde ce qu’il nous demande, sachant que jamais « la grâce de son secours » ne nous manquera comme le dit l’épître aux hébreux. Celui qui, dans l’épreuve, regarde le crucifix à la manière de la Vierge Marie, avec son Cœur à Elle, un Cœur rempli de compassion et de vénération, celui-là a l’assurance de toutes les faveurs du Christ et le Christ lui donne en partage son autorité. C’est ainsi que nous devons vivre la Sainte Messe, et tous les moments de notre vie. Avec le Cœur de Marie. Comme l’a fait l’apôtre st Jean présent au pied de la croix. Ce n’est que par Marie, l’Epouse de l’Esprit, que l’on devient des intimes du Christ, ses apôtres et ses missionnaires. En ce dimanche des missions, demandons à la Reine du ciel qui est très probablement à sa droite et à l’humble Joseph qui est très probablement à sa gauche, de nous obtenir du Christ cette grâce de l’humilité qui nous fait obtenir toutes les faveurs de Dieu.

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