12ème dimanche TOrd A

Les textes de ce 12ème dimanche du temps ordinaire, sont un appel à bannir la peur de nos cœurs. « Ne craignez pas les hommes »… la peur, nous le savons, ne vient pas de Dieu ; elle nous a été inoculé par le tentateur, depuis le péché de nos premiers parents. Nous connaissons ce passage de la Genèse, après la faute : « Adam, où es-tu ? – j’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur et je me suis caché parce que j’étais nu ». Et quand Dieu lui demande des explications, il renvoie la faute à sa femme, et même à Dieu, puisqu’il lui dit : « c’est la femme que tu m’as donnée qui m’a donné du fruit de l’arbre et j’en ai mangé. » L’insinuation mensongère de satan, loin de rendre l’homme semblable à Dieu, a fait entrer l’orgueil et la peur dans le cœur de l’homme, avec son salaire : la mort.
« La mort, dit st Paul aux Romains, a frappé la multitude, par la faute d’un seul, mais combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus-Christ. » Autrement dit, plutôt que de renvoyer la faute sur Dieu, devant le mal, portons notre regard sur Celui qui est venu nous racheter, nous guérir, nous restaurer. Comment nous restaure -t-il ? En rétablissant en nos cœurs la confiance filiale rompue par le péché. Cette confiance filiale est fondamentale, car c’est d’elle que tout se rééquilibre : confiance en Dieu, confiance dans les autres, confiance en soi-même. La confiance en Dieu donne la sérénité du cœur, qui favorise la justice entre les hommes.
Que fait Dieu devant la trahison de l’homme, parce qu’il est lui-même paix et sérénité ? Il ne cesse de renouveler ses alliances avec lui ; à travers Noé, à travers Abraham, Moïse, les prohètes et finalement à travers son Fils Unique, qui par sa mort et sa résurrection, scelle avec l’homme, une alliance éternelle. Il lui révèle son Cœur de miséricorde infinie (nous sommes dans le mois dédié au Sacré-Cœur), un Cœur transpercé par l’Amour, et qui veut répandre cet amour sur tous, mais non sans l’assentiment de chacun, car l’Amour se propose, il ne s’impose pas : « veux-tu de mon amour qui t’ouvre le ciel et qui l’ouvre à une multitude de frères, si tu veux bien travailler pour Moi ? On travaille à la Vigne de Dieu, quand on coopère avec Lui au salut des âmes, en vivant dans la justice par sa grâce, et en remettant sa cause à Dieu, comme le fait le prophète Jérémie qui incarne cette confiance en Dieu, cette confiance en sa protection divine contre ses ennemis.
L’antidote de la peur qui vient du démon, c’est la sainte crainte de Dieu, qui est un don de l’Esprit. La Sainte Crainte de Dieu me fait reconnaître que « rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, que rien n’est caché qui ne sera connu ». Dieu voit tout, et personne n’échappe à son jugement, si nos agissements cachés, honteux, ne sont pas mis à la lumière. C’est la Sainte crainte de Dieu qui me fait venir à la lumière, en reconnaissant ma faute, et en m’en remettant à sa miséricorde : « Seigneur j’ai péché contre toi, pardon, relève-moi et guéris-moi, j’ai confiance en toi ». C’est la grâce du sacrement de réconciliation qui accomplit le plus grand miracle qui soit : ressusciter une âme ! Ressusciter un corps est une chose merveilleuse, mais ressusciter une âme, c’est pour un bénéfice éternel.
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’âme »… Plus la crainte de Dieu diminue, plus la peur des hommes augmente ! Ce n’est pas difficile à comprendre. Quand nous oublions Dieu, nous mettons notre confiance dans les choses d’ici-bas, les choses périssables que le voleur peut approcher et que la mite peut ronger. Des choses qui déchaînent la convoitise et donc la rivalité, la peur de perdre et la peur de manquer. Les peurs sont exacerbées quand on ne craint plus Dieu, mais quand on a remis sa cause à Dieu, et que l’on est convaincu de sa toute puissance d’Amour, allant jusqu’à tirer le bien du mal, et que notre sort final, c’est notre résurrection, nos peurs qui nous sont instinctives, diminuent au profit d’une paix qui vient d’en haut et que le monde ne peut pas nous donner. Que la Vierge Marie nous rappelle sans cesse que « nos cheveux sont tous comptés » et que le Seigneur veille sur ses enfants qui le craignent, c’est-à-dire qui le connaissent dans son infinie grandeur, bonté et miséricorde.

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