Jésus nous parle du Royaume des cieux, sous forme de paraboles. Trois paraboles. Celle du bon grain et de l’Ivraie qui doivent croître ensemble jusqu’à la fin du monde, celle de la graine de moutarde qui pousse très vite pour devenir la plus grande plante potagère qui donne de l’ombre aux oiseaux du ciel, et enfin, celle du levain qui fait lever toute la pâte. Ces paraboles sont des images parlantes, tirées de la vie quotidienne, dont Jésus que Jésus aimait utiliser pour se faire comprendre des plus petits. Chacune de ces paraboles souligne un aspect particulier du Royaume, et les trois se complètent.
Tout d’abord, on apprend que le Royaume commence dès cette terre, avec la semence du bon grain : la foi, l’espérance et la charité que Dieu infuse en nous par le baptême. Nous ne devons pas perdre de temps car l’Ennemi est là lui aussi. Il rôde, semant l’ivraie qui va pousser aux côtés du bon grain. « le bon grain, sont les fils de Dieu, dit Jésus, et l’ivraie les fils du Mauvais ». Dieu est à l’œuvre en ce monde, mais le diable l’est aussi. Jésus nous prévient : nous ne serons débarrassés des agissements du diable qu’à la Parousie, aux Jours glorieux du 2nd Avènement de Jésus. Alors, Seigneur, viens vite ! Marana tha ! en araméen. En attendant, il nous faut vivre avec ces agressions extérieures et ces tentations intérieures. Car l’Ennemi agit en nous, autant qu’à travers les autres et le monde extérieur.
C’est pourquoi, Jésus nous appelle à la vigilance. Ici-bas, la vie est une lutte de chaque jour pour choisir le bien et refuser le mal. Heureusement le Bon Dieu est là, « tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (Ps 85) ; il agit par le Saint-Esprit, en se portant « au secours de notre faiblesse », avons-nous entendu (Rm 8, 26), spécialement quand nous prions. Le Christ lutte alors pour nous contre Satan, qui est actif, mais dont les jours sont comptés. Le Saint Curé d’Ars que nous fêterons au début du mois prochain, connaissait bien ses ruses ; il disait : « Pour vaincre la tentation, il faut trois choses : la prière, les sacrements, et la vigilance » autrement dit, une bonne hygiène de vie.
Et la meilleure hygiène de vie, c’est de fréquenter Jésus, qui est le Chemin, la Vérité, la Vie, de l’aimer, en écoutant sa Parole, en pratiquant ses commandements, par amour et non par peur ; un amour reconnaissant car tout ce qui est bon nous vient de lui. L’amour reconnaissant sait dire « merci » à Dieu ; l’amour reconnaissant, c’est l’Amour infusé par Dieu, inséparable de la foi et de l’espérance ; c’est le levain dans la pâte, c’est ce qui permet cette croissance mystérieuse qui fait que la petite graine devient un grand arbre où l’on trouve fraîcheur et paix. J’aime rappeler que le mot « Eucharistie » signifie « Action de grâce ». Je vais à la messe pour dire à Dieu « Merci », merci pour la vie que tu me donnes, la vie naturelle et plus encore la vie surnaturelle. L’amour reconnaissant sait aussi dire « pardon » quand le mal consenti dans notre cœur interpelle notre conscience. Il faut aller régulièrement au sacrement de réconciliation… Cet amour sait dire : « s’il te plaît », en sachant demander comme un pauvre bien élevé, cad par la grâce de Dieu, et non comme un ingrat revendicateur. C’est ainsi que nous pouvons être et demeurer enfants du Royaume, jusqu’au jour où, à l’heure de Dieu, nous resplendirons comme le soleil, de sa charité, de sa douceur et de son humilité. Amen