17ème dimanche TOrd A

Dimanche dernier, le Seigneur nous offrait trois paraboles pour nous parler du Royaume des cieux, il nous en offre encore trois autres, tellement il désire nous avoir avec lui ! Le trésor caché dans le champ, et la perle fine, et le filet jeté dans la mer qui ramène toutes sortes de poissons, nécessitant un tri final. Les deux premières paraboles expriment l’idée, facile à comprendre, que le Royaume vaut plus que tout l’or du monde. Le Royaume, c’est la vie éternelle, avec en héritage de tous les attributs divins (sagesse, intelligence, connaissance, amour, miséricorde, gloire, incorruptibilité…). Cela me fait penser aux propos tenus par la petite Jacinta de Fatima que le pape a canonisé le 13 mai 2017 avec son frère Francesco. A deux semaines de sa mort, elle reçoit une dernière visite de la Vierge Marie, qui la prépare à la rencontre décisive avec le Seigneur. On l’entendra tenir ces propos : « Si les hommes savaient ce qu’est l’éternité, ils feraient tout pour changer de vie… Les hommes se perdent parce qu’ils ne pensent pas assez à la Passion et à la mort de Notre-Seigneur et qu’ils ne font pas pénitence.» C’est quoi la pénitence ? C’est se donner de la peine pour plaire à Notre Seigneur, et ne pas l’offenser.
« si les hommes savaient ce qu’est l’éternité… » L’éternité, nous dit la première parabole n’est pas d’abord le fruit de notre quête, de nos efforts, c’est le don gratuit de Dieu ! Un trésor caché découvert fortuitement dans un champ sans aucun mérite de la part de celui qui le trouve ; c’est le don gratuit de Dieu ! Il ne faut jamais l’oublier. Mais ce don gratuit appelle une réponse d’amour qui demande effort, zèle, énergie : tout vendre pour acheter le champ, ou encore ce qui est suggéré dans la deuxième parabole : le négociant de perles, qui sait qu’il existe des perles fines va devoir se démener, se dépenser, voyager et faire des sacrifices pour acheter la perle fine. Le Royaume des cieux, s’il est un don de la miséricorde de Dieu, que nous ne méritons pas, il ne nous est pas donné sans une réponse de notre part à travers les efforts que nous faisons pour nous convertir à Dieu, et devenir Amour. L’Amour a ses exigences. « La vie éternelle, avant d’être une espérance pour l’avenir, dit le card de Lubac, est une exigence pour le présent. L’exigence du commandement d’amour que l’on doit à Dieu et au prochain. Dieu l’exige, car l’obstination dans le refus d’aimer, dans le refus de se convertir, de se repentir, nous ferme la porte du Royaume, à l’heure du jugement final, car rien d’impur ne peut y pénétrer, rien qui ne soit pas d’abord passé par le feu de sa miséricorde.
« Si les hommes savaient ce qu’est l’éternité, ils feraient tout pour changer de vie » et Jacinta qui se fait l’écho de la Vierge, du fond de son lit où elle souffre de pleurésie purulante, nous donne deux moyens de changer de vie : la prière, en pensant à la Passion et à la mort de Notre Seigneur pour notre salut ; et la pénitence qui consiste à se donner de la peine pour lui plaire, cad faire ce qu’il nous dit, et lui ressembler un peu en acceptant sans révolte les peines qui nous affligent et les unir à sa croix comme une offrande à Dieu. Jacinta et francesco le feront de manière héroïque jusqu’à la mort, à 10 et 11 ans. Cela choque notre sensibilité humaine d’autant que vous avez entendu comme moi st Paul nous dire : « Quand les hommes aiment Dieu, lui même fait tout contribuer à leur bien », et dites-moi, au regard de la foi, y a-t-il un bien plus grand que d’aller au ciel tout droit ? Ce n’est pas la sagesse des hommes, c’est la sagesse de Dieu. Il est des événements qui nous obligent à entrer dans cette sagesse. Il faut la demander, comme l’a fait Salomon. « Cherchons d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, tout le reste nous sera donné par surcroît ».

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