25ème dimanche T Ord

Dans cet évangile, on voit les apôtres pris en flagrant délit d’amour propre, d’orgueil, cherchant à savoir qui d’entre eux était le plus grand. Ils ne sont pas parfaits. Ils sont comme vous et moi. Ils ont pourtant été choisis, comme nous. Qui n’a pas rêvé d’être Superman? C’est naturel de vouloir être quelqu’un de bien, mais vouloir être le meilleur, révèle une blessure. C’est le fait de notre psychologie blessée, en manque d’amour. Nous espérons gagner l’estime des autres à travers nos réussites, nos performances. Pour séduire, en fin de compte ; notre besoin d’amour est tel, et les créatures sont si imparfaites et si incapables de le combler, que nous nous fabriquons inconsciemment des systèmes de défense : alors nous avons notre ego toujours en quête de s’affirmer, de dominer les autres, ou à l’inverse il s’aplatit, il fuit dans la peur de l’autre et des événements. Deux excès qui ont le même effet pervers, celui de conduire à la méfiance réciproque, à la division, à la guerre. Parce que dans un cas comme dans l’autre, on reste reste prisonnier de sa convoitise.

C’est ce que Saint Jacques dénonce dans sa lettre : « D’où viennent les guerres ? » de ces désirs, de ces convoitises « qui luttent en vous »,  « vous êtes pleins de convoitises, et vous n’obtenez rien, alors vous tuez » Et saint Jacques donne la solution qui est d’entretenir une relation avec Dieu par la prière. « vous n’obtenez rien parce que vous ne demandez pas, et quand vous demandez, vous ne recevez rien parce que vos demandes sont mauvaises car centrés sur vos désirs terrestres et uniquement sur cela. » Alors que le Seigneur dit : « cherchez d’abord le Royaume et sa justice, tout le reste vous sera donné par surcroît ». Quel est donc ce Royaume et sa justice?  L’imitation du Christ qui a pris la dernière place. « Si quelqu’un veut être le premier, dit Jésus, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » En un mot, c’est l’humilité qui conduit à l’entraide et au service mutuel. Le contraire de l’orgueil qui pousse les hommes à se méfier les uns des autres et à s’entre-déchirer.

Mais pour que s’opère ce changement dans le coeur de l’homme, il faut qu’il y ait la rencontre du Dieu vivant ; mais du Dieu vivant tel qu’il s’est révélé : le plus doux des enfants des hommes, le plus humble, le plus miséricordieux ; comme cet enfant que Jésus prend dans ses bras et qu’il place au milieu de ses disciples. « Quiconque accueille un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille » C’est dans la vulnérabilité, que nous avons toutes les chances de le rencontrer ; dans la petitesse de l’hostie, dans la pauvreté de l’Eglise, dans la misère de l’humanité.  Acceptons Dieu tel qu’il se révèle à nous, doux et humble, pauvre et petit ; « Je ne peux craindre un Dieu qui s’est fait si petit » dit Ste Thérèse. Persévérons dans notre décision de le prier chaque jour, de le rencontrer dans l’Eucharistie, de l’adorer, de le servir dans ses pauvres, et Dieu nous bénira, il nous fortifiera, les doutes se dissiperont, nos systèmes de défense tomberont ; il nous affranchira de nos mauvais penchants, car son amour nous comblera, et consolé par Lui, nous consolerons les autres ; nous quitterons la mentalité du monde pour la mentalité du Royaume, et nous travaillerons à transformer le monde.

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