Cette parabole de la vigne, nous montre combien Dieu chérit sa création et s’en occupe avec soin. Il ne lésine pas sur les moyens pour que sa vigne, c’est à dire sa création porte du fruit : Une clôture, un pressoir, une tour de garde… Dieu est bon et fait toute chose avec amour et perfection. Et au lieu de la punir comme annoncé au chapitre 5 d’Isaïe parce qu’elle ne donne pas de bons fruits, il envoie ses serviteurs les prophètes et finalement son propre Fils pour la sauver. Ce sont les hommes pécheurs qui sèment le désordre ; ils sont représentés ici par des vignerons sans scrupule, violents et même criminels.
La clôture est le symbole de la loi de Dieu, de sa Parole vivante, qui délimite pour nous, avec les clés de lecture que nous en donne l’Eglise, ce qu’il nous faut croire, ce qu’il nous faut faire, et ce qu’il nous faut vivre pour atteindre notre stature d’homme libre et pleinement heureux, en Dieu.
Le pressoir, est le symbole des peines de la vie auxquelles nul n’échappe, le pressoir de la croix qui nous purifie de nos attachements égoïstes et qui creuse notre désir du ciel. Par exemple les méandres de l’âge, les maladies, les deuils, agissent sur nous comme un pressoir. Une vieille amie que j’ai suivie jusqu’à ses derniers instants me disait, alors qu’elle se voyait de plus en plus diminuée: « Le Bon Dieu nous déshabille avant de nous coucher ».
Et la tour de garde, nous renvoie à l’autorité de l’Église qui, lorsqu’elle est vécue sainement et saintement, garantit la santé du Corps pour en éloigner les maladies et les prédateurs. Qu’est-ce qu’une autorité saine et sainte ? C’est une autorité qui est à l’écoute de ce que l’Esprit dit aux églises, c’est une autorité qui recherche la paix et la poursuit, c’est une autorité qui se vit comme un service et non comme un pouvoir dominateur, c’est une autorité qui s’exerce à genoux comme le dit st Paul : « en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Alors la paix de Dieu gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » (Ph 4, 6) C’est tout l’enjeu du synode sur la synodalité que le pape François a convoqué.
Cette parabole nous interpelle sur notre attitude dans le vignoble de Dieu. Sommes-nous pleins de respect et de gratitude pour ce que Dieu fait pour que la vigne produise ? Ou sommes-nous de ceux qui ont peur et qui en deviennent agressifs parce qu’ils sont trop attachés à leurs biens, à leurs prérogatives ? En qui mettons-nous notre confiance ? En Dieu qui est le propriétaire de la Vigne, ou en des hommes faillibles qui passent ? Apprenons à nous en remettre au Christ ; Lui qui nous bénit, qui nous purifie, qui nous fortifie à travers les épreuves de la vie. En ce mois du Rosaire, tournons-nous vers Marie, demandons-lui de nous obtenir la grâce du Rosaire quotidien pour la conversion de tous les pécheurs, prions pour ceux qui souffrent, et pour la paix du monde dans une grande confiance en l’issue finale qui sera le triomphe du bien sur le mal, et la reconnaissance du Souverain Roi et de Marie Reine de l’univers. Entrons avec Marie dans la Vraie Vie en faisant triompher en nous la Volonté Divine. Amen