28ème dimanche TOrd A

C’est une belle image que ce banquet des noces pour suggérer le bonheur que nous aurons dans le monde à venir. Un bonheur qui n’est pas réservé à une élite de purs, car personne n’est vraiment digne du Royaume. Jésus a dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs » et dans cette parabole, « les mauvais comme les bons » sont invités. Certains ont peut-être moins de chance que d’autres, reçu moins d’amour et le démon en profite pour les dévoyer. Mais le Seigneur sait… et la Bonne Nouvelle c’est que Dieu offre gratuitement son salut à tous. Cela ne veut pas dire que l’on puisse impunément choisir de faire le mal. Dieu est un Roi juste, et ceux qui maltraitent délibérément les serviteurs de Dieu, sans aucune repentir, auront à subir le jugement de Dieu.
Il y a deux drames dans cette parabole. Le premier, c’est que la plupart des invités ne répondent pas à l’appel. Ils sont trop « occupés »… « les uns à leur champs, les autres à leur commerce ». Ils sont pris dans le courant du monde qui leur fait oublier leur mission première  : louer Dieu, le servir ; servir son plan de salut. Si l’on réalisait davantage le pouvoir qui est dans le Christ pour changer la face de la terre, on ne se lasserait pas de puiser dans les trésors qu’il a laissés à son Eglise :  L’Eucharistie, anticipation du festin des Noces de l’Agneau, la confession qui nous y prépare, la méditation de la Parole de Dieu, un simple Rosaire prié avec un cœur d’enfant… Toutes ces choses font plus pour l’avenir du monde que tout ce que l’intelligence humaine peut mettre en œuvre pour bâtir un monde soi-disant meilleur.
« Je peux tout supporter dit St Paul avec Celui qui me donne la force », « Dieu comblera magnifiquement tous vos besoins ». (Ph 4) Celui qui mise sur la miséricorde de Dieu, en prenant le temps de la Messe, en la vivant avec le cœur, et non comme une routine, ne le regrettera pas ; celui qui prend le temps de la prière du Rosaire, que le Ciel recommande, en s’associant à d’autres pour être plus fort, ne le regrettera pas, celui qui prend le temps de visiter Jésus au Très Saint Sacrement, ne le regrettera pas, celui qui prend le temps de s’humilier, en confessant ses péchés au prêtre, ne le regrettera pas, celui qui prend le temps de penser au petit, au faible, à celui qui souffre, ne le regrettera pas… la paix lui sera donné, dès cette terre, comme un avant goût du ciel.
Et puis le deuxième drame, c’est l’homme surpris sans vêtement de noces qui se retrouve dehors. Il s’agit de l’homme qui se moque de la miséricorde de Dieu, parce qu’il refuse d’avoir à se convertir, d’avoir à changer ses mauvaises habitudes ; il ne s’agit pas du païen, il s’agit du croyant qui répond présent à l’invitation, mais qui vit dans l’hypocrisie, dans la duplicité parce qu’en vérité il ne veut pas changer ; son hypocrisie empêche sa transformation ; celui-là, à l’heure du jugement, quand le Saint-Esprit retirera « le voile de deuil » qui enveloppait son cœur, (Isaïe) celui-là sera dans les pleurs – s’il demande pardon – s’il accepte de se purifier avant les Noces éternelles. Mais peut-être sera-t-il dans les grincements de dents, s’il ne se repent pas malgré l’illumination qu’il aura reçu ; en ce cas il n’y aura plus de rémission pour lui ; c’est l’enfer possible à celui qui se raidit orgueilleusement malgré l’ultime appel de la miséricorde.
Mais à ceux qui répondent à l’invitation, en refusant l’hypocrisie et en se laissant transformer par sa miséricorde, il est dit, par la bouche d’Isaïe, que Dieu « essuiera les larmes de leurs visages, et qu’il effacera l’humiliation de son peuple ». Que cela nous stimule à user du pouvoir du Christ, pour supplier avec Marie, qu’advienne le miracle de la miséricorde pour ce monde, et que tous prennent le chemin du repentir et de la paix promise. Amen

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