30ème dimanche TOrd

Dimanche dernier le Seigneur nous enseignait sur la nécessité de la prière persévérante. Aujourd’hui la prière est encore à l’ordre du jour : deux hommes prient dans le temple ; deux hommes qui croient en Dieu et qui on une relation avec lui, une relation de dialogue ; c’est la définition de la prière : dialoguer avec Dieu, en parole ou en pensée. Pourtant un seul atteint son but. Le but de la prière est de toucher le Cœur de Dieu, pour qu’il déverse sur nous ses torrents de grâces. Or qu’est-ce que nous constatons ? Des deux hommes, celui qui touche le Cœur de Dieu, c’est le pécheur notoire, et non le fidèle qui répond aux obligations de la loi et du culte. 1ère conclusion  : Ce ne sont pas nos œuvres ni notre bonne moralité qui nous ouvre le ciel mais l’amour gratuit de Dieu qui ne craint pas notre condition de pécheur.
Cependant, ce n’est pas le fait de pécher qui dilate le Cœur de Dieu, mais le repentir sincère qui anime le cœur du pécheur. Le publicain garde la tête baissée et se frappe la poitrine. Il reconnaît ses fautes et il désire s’en sortir en implorant miséricorde. Le voilà le secret qui ouvre les écluses du ciel. Un chrétien fidèle au culte, fidèle à la prière, fidèle à ses liens conjugaux, fidèle à payer son denier du culte, bien sous tout rapport dans son travail professionnel, etc… s’il est incapable de se reconnaître pécheur et de demander pardon à Dieu pour ses fautes, croyez-vous qu’il soit en bonne posture pour le ciel ? Vraisemblablement pas… Il faut savoir dire pardon, à Dieu et à ses frères. C’est cette humilité qui fait craquer le Bon Dieu.
Ben Sirac le Sage dans la première lecture, nous rassure toutefois sur les bonnes œuvres. Il ne s’agit pas de les négliger, car, nous dit-il : « Celui qui sert Dieu de tout son cœur, sa prière parvient jusqu’au ciel » (Si 35,16). Donc vive les bonnes œuvres ! mais attention : il s’agit de « servir Dieu de tout son cœur », cela veut dire que tout est question d’amour. Dieu ne regarde pas aux choses que nous faisons pour Lui ou pour les autres, il ne regarde qu’à l’amour que nous mettons dans ce que nous faisons. Car c’est l’amour qui sauve et rien d’autre. Et à ce niveau-là nous sommes tous des pauvres… Qui peut prétendre aimer de tout son cœur ? On manque toujours d’amour. Voilà pourquoi il est important de confesser nos manquements et d’implorer sans relâche la miséricorde du Seigneur.
C’est l’amour de Dieu en Jésus-Christ qui est libérateur, et non l’observance d’une liste de préceptes. St Paul dit à Timothée : « je suis resté fidèle, je n’ai plus qu’à recevoir la récompense du vainqueur ». A quoi est-il resté fidèle ? Aux préceptes de la loi de Moïse ? non. Il est resté fidèle au Christ, qui, peu à peu, l’a guéri de son péché. Car il est tombé lui aussi. Et c’est pourquoi, à la différence du pharisien de l’Evangile qui énumère toutes ses bonnes œuvres, st Paul, lui, ne s’attribue aucun mérite, « le Seigneur m’a assisté » ; « il m’a rempli de force » ; « il m’ a arraché de la gueule du lion » ; « c’est lui qui me sauvera, c’est lui qui me fera entrer dans son Royaume céleste ». St Paul met sa confiance, non en lui-même, non en ses œuvres, mais en Jésus-Christ et en son infinie miséricorde.
Il nous faut apprendre à prier comme des pauvres qui attendent tout de Dieu et de sa grâce, et qui ne s’attribuent rien de ce qu’ils font de bien. C’est Lui, ce n’est pas moi. Pourquoi le Ciel nous demande- t-il de dire le chapelet chaque jour ? Parce que le chapelet, dit avec le cœur, dans l’amour, est la prière du pauvre, conscient de sa misère, qui garde la tête baissée, et passe par la Maman toute immaculée, espérant qu’elle rendra sa prière présentable à notre Seigneur. Alors que le mois du Rosaire s’achève, nous allons entrer dans le mois de prière pour les défunts. Prions le chapelet pour nos défunts, ils peuvent en avoir besoin.

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