3ème dimanche Avent A

Depuis sa prison, Jean-Baptiste fait demander à Jésus: « Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Jean-Baptiste est désigné par Jésus comme le plus grand des prophètes, et le voilà qui semble douter de l’identité de Jésus. Certains pères de l’Eglise pensent que ce n’est pas lui mais ses disciples qui doutent, et que c’est pour leur donner l’occasion de se mettre en contact direct avec Jésus qu’il les envoie, pour qu’ils se décident à le suivre, d’autant qu’il pressent sa mort prochaine.

Cette hypothèse est plausible, mais ne fait pas l’unanimité et pour ma part, je ne vois pas le problème à ce que Jean-Baptiste puisse traverser un moment de doute … Il y a plusieurs natures de doute. Le cas le plus fréquent est le doute que traversent ceux qui ne prient pas suffisamment, ceux qui ont peut-être hérité d’une certaine culture religieuse, mais sans vraiment se l’approprier parce qu’ils n’ont pas fait eux-mêmes l’expérience de la présence de Dieu, de sa tendresse, de sa miséricorde. Le doute de Jean-Baptiste n’est pas de cet ordre.

Il y a un autre niveau de doute que connaissent les grands saints : Une épreuve ultime qu’on appelle la nuit de l’esprit. Ste Thérèse de l’Enfant Jésus disait au plus fort de sa maladie qu’elle ne sentait plus la présence de Dieu et qu’elle se demandait même s’il existait… Pourtant elle ajoutait: « je crois parce que je veux croire…» c’est à dire que sa volonté s’est engagée de manière définitive envers Dieu, alors même qu’il se cache. Ce n’est plus le doute, c’est la foi pure mise à l’épreuve. Plus près de nous, il y a le cas de Mère Térésa dont le carnet intime révèle un état intérieur semblable.

Jean-Baptiste est le plus grand des prophètes, c’est Jésus qui le dit. Mais il est dit grand, non pas parce qu’il a toute la science, mais parce qu’il est humble et c’est pour cela que Jésus ajoute : « et cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui » Le plus petit dans le royaume des cieux c’est Jésus qui est évidemment plus grand que Jean-Baptiste. Et la plus petite dans le royaume des cieux est plus grande que Jean-Baptiste. C’est la Vierge Marie, la Reine des prophètes, parce que la plus humble de toutes les créatures.

Or justement Marie n’a pas échappé à cette nuit de la foi quand elle a dû fuir en Egypte, quand elle a cherché pendant trois jours son enfant disparu, et plus encore quand au pied de la croix elle eût son cœur transpercé d’un glaive. Elle a attendu patiemment la résurrection de son Fils, comme il nous est demandé aujourd’hui d’attendre « que le pays de la soif exulte et fleurisse », que les promesses de paix annoncées par les prophètes, et que chaque Eucharistie appelle, advienne enfin. Nous savons bien que cela est au delà des possibilités humaines, mais que c’est possible à Dieu qui vient à notre rencontre de manière toujours nouvelle par le Saint-Esprit. Alors mettons notre confiance en Dieu qui vient nous sauver.

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