3ème dimanche Carême B

L’Ecriture dit que Dieu est lent à la colère et plein d’amour. S’il est lent à la colère, c’est que cette colère est possible. Nous en avons ici une illustration. Jésus se fâche, mais il ne se fâche pas à la manière des hommes, Il se fâche à la manière de Dieu. Or Dieu est Amour. La colère de Dieu, c’est son amour qui s’enflamme pour purifier ce qui est désordre obstiné dans son sanctuaire qui est le cœur de l’homme. Quand la douceur de sa grâce miséricordieuse est ignorée, voir méprisée, que lui reste t-il ? sa juste colère pour tout remettre en ordre, car son amour est puissamment efficace.
On voit bien dans cet évangile, que sa colère a deux motifs principaux. Le premier : Dénoncer le mal. On offrait des sacrifices d’animaux à Dieu pour se faire pardonner les péchés; rien de mal à cela, c’est Dieu qui l’a institué… seulement, les marchands et les changeurs ont progressivement occupé, pour des raisons mercantiles, le seul lieu où les païens, les païens en quête de Dieu, pouvaient se tenir pour participer à la prière. Cette dérive s’est faite avec l’accord des prêtres qui étaient plus soucieux du commerce que de la conversion des païens. Vous imaginez le brouhaha qu’il y avait, et qui rendait la prière impossible ; Sa colère dénonce ce mal qui était une forme de corruption.
Le deuxième motif de sa colère, c’est son ardeur à vouloir allumer le feu de la rédemption du monde. Ces sacrifices d’animaux n’avaient pas le pouvoir de pardonner les péchés. Ils ne faisaient que préparer le peuple au Jour du salut, au Jour où Dieu, en Jésus, s’est fait Agneau, Agneau immolé, pour enlever les péchés du monde, et réconcilier les hommes avec Dieu. Avec le Christ crucifié, les sacrifices d’animaux n’ont plus de raison d’être, une page de l’histoire se tourne. Quant aux 10 commandements de Dieu que les hommes ne parvenaient pas à observer, Jésus les observera parfaitement. Et c’est seulement en étant unis à Lui, par Marie, dans le Saint-Esprit, que nous pouvons espérer les observer.
Dès lors, ceux qui observent les commandements, ne sont pas ceux qui ont l’autorité, liée à leur connaissance, à leur niveau d’étude biblique et théologique, mais ceux qui aiment le Christ, qui ne le quittent pas du regard, comme Marie, comme Jean, qui le suivent jusqu’à la croix, et qui désirent lui ressembler. « Nous proclamons un Messie crucifié », dit St Paul ; son amour est allé jusque là. Il faut que notre foi aille jusque là. Sa croix est « scandale pour les juifs, folie pour les païens, mais pour ceux qui pénètrent ce mystère, elle est puissance et sagesse d’amour. Le Temple de Dieu n’est plus un bâtiment fait de main d’homme, mais le lieu où le Christ vit par l’Esprit, c’est à dire : notre cœur. Et son Royaume, c’est une famille, la famille de ceux qui vivent dans l’unité de son Esprit, c’est à dire dans l’amour. Il commence sur la terre et s’achèvera au Ciel. Faisons la guerre aux marchands du temple de notre cœur, aux semeurs de trouble que sont nos mauvaises pensées, nos mauvaises paroles, nos mauvais sentiments. Recourons sans cesse à sa miséricorde, avec un cœur repentant, et la colère de Dieu ne nous atteindra pas. Confions-nous à Marie, Mère de Miséricorde, elle saura nous aider à avoir un repentir sincère et une confiance inébranlable de petit enfant.

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