3ème dimanche de Pâques A

Le récit des pèlerins d’Emmaüs est l’un des plus émouvants de l’Evangile. Il rejoint tous les découragés de la terre qui ne comprennent pas ce qui leur arrive, tous les déçus de l’Église qui sont tentés de s’en éloigner, et plus largement les déçus de la vie, qui voient l’avenir tellement sombre, qu’ils hésitent même à faire des enfants. Jésus vient rejoindre ces hommes dépités, et leur explique patiemment le mystère de sa Pâque : sa passion, sa mort et sa résurrection, qui ouvrent à tous les hommes le chemin du ciel.
Jésus n’agit pas à la manière d’un magicien. Il n’enlève pas par enchantement toutes les difficultés et les épreuves de nos vies ; Il est le Sauveur qui nous sauve de Satan, et de ses séductions qui nous poussent au mal ; il est le Dieu qui nous rend libres de nos addictions, pour aimer d’une manière divine, et pas seulement humaine. Ce qui caractérise le divin, c’est la gratuité et le don total : « tout donner et se donner soi-même » dit Thérèse. Jésus nous rejoint pour porter avec nous notre part de souffrance – qui a sa raison d’être ici-bas, celle de nous purifier, de purifier le monde. L’action de Dieu, par le Saint-Esprit, nous libère de ce qui nous tient captifs : nos péchés, et elle restaure nos forces, pour que notre fardeau soit rendu plus léger, et ce, jusqu’à notre entrée dans la gloire.
Cet évangile montre clairement la pédagogie de Dieu qui est éclairante pour nous : Jésus les renvoie d’abord aux Saintes Ecritures, qui révèlent le Père, Fils et l’Esprit Saint, et la vérité de son dessein sur le monde. Plus nous fréquentons les Ecritures, plus nous saisissons l’évidence que Dieu nous aime et, comme le dit le psaume 15, « qu’il ne peut nous abandonner à la mort, ni laisser son ami voir la corruption ». En fréquentant la Parole de Dieu, c’est Jésus ressuscité, qui me parle et me remplit le cœur de son amour : « nos cœurs n’étaient-ils pas brûlants lorsqu’il nous expliquait les Ecritures ». Prenons la résolution de ne pas laisser passer une journée sans lire ou écouter sa Parole vivante.
Mais la Parole de Dieu, seule ne suffit pas. C’est à la fraction du pain qu’ils le reconnaissent. On peut dire aussi que leurs yeux s’ouvrent quand ils mettent en pratique le commandement d’amour : « reste avec nous car déjà le jour baisse. » « n’oubliez pas l’hospitalité, dit l’épître aux hébreux, car de la sorte, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges »(Hb 13, 1). La Sainte Eucharistie, la Sainte Messe est le sacrement de l’amour, nous sommes conviés à y participer pour être fidèles au commandement de l’amour. « En dehors de Moi, vous ne pouvez rien faire ». Prions pour que les hommes de ce temps retrouvent le goût de l’Eucharistie. C’est seulement ainsi que l’amour triomphera dans les cœurs.

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