3ème dimanche Pâques B

Jésus est passé par la mort, et il en est revenu vivant, pour toujours ; pour que sa présence vivante et agissante change nos cœurs, nos vies, notre quotidien. C’est le message de ce temps pascal. Un message de foi et d’espérance qui ne concerne pas seulement les générations qui l’ont connu dans l’histoire, directement ou par l’entremise son Eglise. Il concerne même les générations qui l’ont précédé. Le Credo nous dit qu’après sa mort il est descendu aux enfers, c’est à dire au shéol, au Séjour des morts, pour ouvrir le Paradis aux justes, c’est à dire aux pécheurs repentants qui se sont s’efforcés d’écouter leur conscience : Adam et Eve, Abel, Noé, les patriarches, les prophètes… Il est le Premier-né d’entre les morts (Col 1, 18), dit st Paul, et il est mort pour toutes les générations, passées, présentes, et à venir ; Il est le Premier-né d’une multitude de frères (Rm 8, 29) c’est à dire de disciples qui vont désormais vivre de sa vie nouvelle de Ressuscité.
Les apôtres « étaient frappés de stupeur et de crainte car ils croyaient voir un esprit » On les comprend : Ils ont assisté à sa condamnation, à sa flagellation qui aurait tué n’importe quel homme normalement constitué, ils ont suivi – pour la plupart à distance – sa passion et sa mise à mort, mais Jean était là avec la Vierge Marie et les saintes femmes pour rapporter aux disciples comment il a été mis à mort, crucifié… et le voilà soudainement au milieu d’eux, dans une pièce pourtant verrouillée… Que fait Jésus ? Il cherche à les rassurer qu’il n’est pas un esprit, un fantôme… « Regardez mes mains et mes pieds… touchez-moi, constatez que j’ai un corps fait de chair et d’os » et il va jusqu’à manger devant eux du poisson grillé.
Il est bien le même, même si son corps n’obéit plus aux mêmes lois de la matière, de l’espace et du temps. Un mur n’est plus un obstacle, il peut se montrer à de multiples endroits en même temps… son corps ressuscité est devenu « corps spirituel », corps incorruptible, comme le sera quelques temps plus tard le corps de la Vierge Marie emporté par les anges dans la gloire du ciel, et comme le sera le nôtre au Second Avènement du Christ. Comme tous meurent en Adam, tous revivront dans le Christ, mais chacun à son rang : d’abord le Christ, puis ceux qui seront au Christ lors de son Avènement (1 Co 15, 22-23). Nous ne deviendrons pas de purs esprits comme se l’imaginent certains, car Dieu ne renie pas la nature qu’Il a créé avec sagesse et par amour, Il la renouvelle, Il la transforme. Notre corps ne sera pas anéanti par la mort, il sera transformé, divinisé : notre âme ne pourra plus pécher, et notre corps ne pourra plus souffrir, il sera devenu incorruptible.
On publie facilement les exploits terrestres des hommes, mais que sont-ils en comparaison de ce qui se prépare pour nous au second Avènement du Christ que nous appelons de nos vœux à chaque messe ?… Déjà dans ce monde blessé et corrompu, nous goûtons les prémices du bonheur futur, en vivant de sa vie de ressuscité que nous donne le Saint-Esprit, en luttant avec lui contre nos passions désordonnées qui veulent nous maintenir dans l’esclavage. Et cet Esprit, comment l’attirer en nous ? En puisant inlassablement à la source de sa grâce, c’est à dire à la Sainte Eucharistie, au sacrement de son Pardon, à la prière du coeur et à la lecture amoureuse de sa Parole. St Pierre ne dit pas autre chose : Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés (Ac 3, 19).
Demandons à Dieu l’audace du témoignage, comme le fait Pierre après avoir reçu le Saint-Esprit de Pentecôte. Soyons de ceux qui « connaissent » le Christ parce que nous nous laissons enseigner par son Esprit ; l’apôtre Jean nous rappelle que nous le connaissons quand nous gardons ses commandements, c’est à dire toutes les paroles qu’il nous a adressés, et non pas seulement celles qui nous arrangent. Si nous nous en imprégnons chaque jour, nous serons remplis de son amour, et nous travaillerons d’un cœur ardent à répandre son Règne dans tout l’univers. Ce qui se prépare pour nous maintenant, et à l’heure de sa Grande Manifestation, en vaut vraiment la peine. Amen

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