5ème dimanche Carême B

« Quand je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » dit le Seigneur. Voilà la mission de Jésus : Attirer tous les hommes à Lui ! Et notre mission à nous, est de nous laisser attirer par lui, sans y mettre d’obstacle, pour tout vivre avec Lui. « Si quelqu’un veut me servir qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ». Jésus en bon pratiquant s’est soumis à la loi : « il s’est soumis en tout » nous dit l’épître aux Hébreux ; jusqu’à l’acceptation de la souffrance physique, morale et spirituelle, et finalement la mort. Ainsi, Il sanctifie tous les états par lesquels l’homme doit passer, en commençant par l’obéissance à la loi. Servir le Christ, signifie suivre ses traces, suivre son obéissance aux décrets de Dieu, inscrits dans la loi, et inscrits dans les événements, ceci, afin d’hériter la gloire éternelle.
Souvent nous nous disons prêts à servir le Christ, mais sans consentir à le suivre jusqu’à la croix. Cette croix consiste pour l’essentiel à accepter la volonté de Dieu qui passe par les événements et à se détacher du monde qui passe avec ses convoitises : « Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle ». Paroles difficiles à recevoir car on a l’impression que Jésus ignore notre condition humaine. C’est humain de s’attacher aux êtres et aux choses, qui nous viennent de Dieu !
Depuis Nietzsche, la religion chrétienne est suspectée de refuser les joies de l’existence. Et notre société est imprégnée de sa pensée. La réalité est toute autre : Notre religion ne nie pas les bienfaits de l’existence qui sont des dons du Créateur, mais elle a conscience que ce monde est un monde blessé et assujetti à des esprits mauvais (des anges déchus). La mise en garde de Jésus, concerne le fait d’aimer cette vie présente marquée par l’égoïsme et par l’orgueil jusqu’à mépriser Dieu et sa loi d’amour. Dans l’esprit du Seigneur, « aimer cette vie » signifie se laisser gouverner par ses désirs égoïstes. « Se détacher de cette vie » signifie simplement gouverner ses instincts, pour ne pas en être esclave.
Ici-bas la seule chose que nous ayons à faire est de nous convertir, c’est à dire faire l’apprentissage du véritable amour. Cela consiste à fréquenter Dieu qui est Amour, pour acquérir la maîtrise de nos instincts. C’est en suivant le Christ, vraiment homme et vraiment Dieu, que nous y parvenons, non sans faiblesse non sans chutes… Mais Jésus est là qui nous relève, qui nous redonne sans cesse des forces neuves. Notre vocation à l’amour est fait de sacrifices, de renoncements, parce que pour dire oui à Dieu, il faut dire non au diable et non à nos instincts égoïstes et orgueilleux ; mais cette croix est légère à porter pour celui qui goûte à l’Amour de Dieu, dans la prière, dans les sacrements et dans les plus pauvres de nos frères.
Celui qui aime, non plus pour lui-même, mais pour l’amour de Dieu, est rempli du Saint-Esprit et se prépare au Royaume ; A la Messe, Jésus s’offre en sacrifice pour la multitude, Il donne sa Vie, pour que nous puissions donner la nôtre. Dans le sacrement de réconciliation, nous déposons le fardeau de nos égoïsmes, de nos révoltes, et de nos manquements multiples, pour recevoir de la part de Dieu une vie nouvelle de liberté qui nous rend plus humain et plus divin et toujours plus heureux de marcher sur les traces de notre Sauveur, dans l’espérance de ce qu’Il nous promet : un temps de bénédictions inouï où « tous nous le connaîtrons, des plus petits jusqu’aux plus grands, parce qu’Il aura mis sa loi au plus profond de nos cœurs, parce qu’IL sera notre Dieu et que nous serons son peuple », enfin libre et obéissant (Jr 31, 31). Amen ! Viens Seigneur Jésus ! Viens par ton Saint-Esprit illuminer nos coeurs et nos âmes. Amen

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