5ème dimanche Pâques A

On est frappé de la tendresse qui se dégage de cet évangile. On sent combien Jésus aime ses disciples avec la tendresse d’une mère ! Il les console de son départ en leur disant qu’il part leur préparer une place où chacun trouvera son bonheur auprès de lui, car « il y a beaucoup de demeures dans la Maison du Père ». « je reviendrai pour vous prendre avec moi, afin que là où je suis, vous soyez aussi. « Ne soyez donc pas bouleversés ! ». Il sait que leur plus grand bonheur, c’est d’être avec lui.
« Tu nous as fait pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi. » s’exclame st Augustin. La vie est une lutte, un combat, contre l’Adversaire, contre les tentations, contre le risque de s’installer dans nos mauvaises habitudes, dans nos égoïsmes, et de se laisser dériver au gré du courant de l’esprit du monde. Le Seigneur connaît les dangers qui nous guettent, c’est pourquoi il veut être proche de chacun de nous.
Nous nous approchons d’autant plus volontiers de Dieu, que nous sommes convaincus de la tendresse dont il nous aime. Nos péchés lui causent du tourment, non de la colère, le tourment de nous voir en danger. Sa colère, c’est sa justice devant notre obstination à ne pas le suivre, mais il n’y a aucun sentiment de vengeance en Dieu, car il nous aime avec le cœur d’une mère, une mère qui veut rassembler ses petits auprès de lui, c’est à dire en lieu sûr.
Comme on a du mal à le comprendre, il nous envoie sa Mère, comme à Fatima, où nous retrouvons la même tendresse dans le dialogue de Notre-Dame avec la petite Lucie âgée de 11 ans: « D’où êtes-vous, madame ? Je suis du ciel » Et moi, est-ce que j’irai au ciel ? Oui tu iras. Et Jacinta ? aussi. Et Francesco ? Aussi, mais il doit dire beaucoup de chapelets ». Francesco était le plus intériorisé, le plus contemplatif, des trois enfants. Sans doute la Vierge, connaissant l’âme de son enfant et sa grande capacité de contemplation et d’intercession, le savait capable de beaucoup de prières. « Il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon Père » et Dieu sait les dons qu’il a déposé en chacun et chacune.
A la seconde apparition, le 13 juin, Lucie demande à la Dame de les emmener au ciel et quand Marie lui répond que Jacinta et Francesco la rejoindront bientôt, mais qu’elle, elle devra rester sur la terre pour rendre témoignage, elle en est toute attristée et la Vierge la console, en lui disant que la grâce de Dieu sera son réconfort. Qu’elle le soit aussi pour nous dans nos luttes quotidiennes, en nous rappelant que le ciel est en nous. Nous préparons notre ciel à venir par notre constance à prier et à nous donner à Dieu et au prochain, car, s’il est vrai que tout dépend de Dieu et de sa grâce, tout dépend aussi de notre détermination à rechercher en toute chose la volonté de Dieu plus que la nôtre.
C’est dans cette mesure seulement que nous ferons, comme Jésus l’a promis, des oeuvres plus grandes que lui lorsqu’il était sur la terre. Qu’est-ce qu’il y a de plus grand que de ressusciter un mort, comme l’ont fait Jésus et les apôtres? Eh bien c’est d’amener à la foi le monde païen, et cela se fait non pas de manière spéctaculaire, mais en permettant à l’Esprit de Jésus de vivre en nous et fasse triompher Sa Volonté divine sur la nôtre. Et sa Volonté divine c’est de sauver tous les hommes. Puissions-nous vivre non pour nous-mêmes et nos désirs égoïstes, mais pour Lui qui nous promet un ciel nouveau et une terre nouvelle où la justice et la paix règneront.

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