6ème dimanche Pâques B

Jésus dit dans l’Evangile : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis ». Voilà la spécificité du chrétien : il devient l’ami de Dieu, son intime, en Jésus-Christ.  Les amis, on les choisit et on les chérit : « c’est moi qui vous ai choisis  » dit Jésus. Aux amis on ne cache rien, à la différence des serviteurs qui ne sont pas toujours au courant des projets de leur maître ; l’Esprit Saint qui fait sa demeure dans le cœur du chrétien baptisé, l’éclaire, et l’avertit des dangers. On a entendu dans la lecture d’hier, que l’Esprit a empêché Paul et ses compagnons d’aller en Bythinie, pour les appeler en Macédoine (Ac 16, 1-10) Ici, dans la 1ère lecture tirée des Actes des Apôtres, l’Esprit descend sur les païens qui ont le cœur ouvert car il veut que tous les hommes soient sauvés. Dieu fait ce qu’il veut sur qui il veut, pourvu qu’il trouve des cœurs qui le cherchent avec sincérité. « Je vous appelle mes amis ».
Cherchons-nous l’amitié de Dieu ? L’amitié exige la réciprocité : « vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande », à savoir de vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimé. Comment Jésus nous aime ? en ne faisant « pas de différence entre les hommes » (Ac 10) Quelle que soit la race, la culture, la couleur de peau, la religion, il les accueille s’ils acceptent de se tourner vers lui en écoutant sa Parole, et aussi en écoutant leur conscience à travers laquelle Dieu nous parle. Comment Jésus nous aime ? En donnant sa vie pour nous, en aimant même ses ennemis, en bénissant même ceux qui le maudissent.
Mais comment aimer ceux qui ne nous aiment pas ? St Jean nous donne une réponse dans sa première épître : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que nous vivions par Lui ». En réalité, il n’y a que Jésus qui puisse, par son Esprit, accomplir en nous ce commandement irréalisable de nous aimer les uns les autres. Pour aimer ceux qui ne nous aiment pas, nous n’avons qu’un moyen : vivre du Christ, ce que le catéchisme appelle « vivre en état de grâce » Personne ne peut avoir la certitude d’être en état de grâce, c’est-à-dire pleinement uni au Christ, ce serait présomptueux de l’affirmer, mais nous pouvons nous efforcer de l’être.
Pour cela la prière est indispensable, mais pas n’importe quelle prière, la prière dite avec le cœur, où l’on s’en remet à Celui qui nous aime à un point qu’on ne peut imaginer. Le sommet de la prière, c’est la Messe, car c’est là qu’on rencontre Jésus en personne, à travers sa Parole et à travers sa Présence réelle dans l’hostie. Mais là encore il faut être à la messe avec un cœur ouvert… un cœur ouvert, c’est un cœur animé de désir, un cœur qui veut croire même s’il est traversé par toutes sortes d’épreuves. « Alors, dit Jésus, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera ». Que notre Mère du Ciel nous aide à grandir dans l’amour véritable qui est cette présence du Saint-Esprit en nous qui nous fait porter du fruit, celui de la justice, de la paix, de la joie, et qui nous fait surmonter toutes les épreuves.

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