Ascension du Seigneur B

« Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. » Une parole tranchante et sans nuance, comme les affectionne l’évangéliste st Marc. Il ne faut évidemment pas s’en servir pour jeter le trouble dans les cœurs, ce n’est pas la manière de faire du Seigneur ; il faut y voir un motif de nous réveiller ; un motif de se déterminer pour Dieu, de rester fidèle à sa Parole, afin de ne pas se laisser conditionner par un monde qui est indifférent à Dieu, et parfois même rebelle à sa Parole et à ses commandements.
On se détermine pour Dieu, quand on croit en Lui, quand on met sa confiance en ce qu’Il nous dit, et quand on espère en ce qu’il nous promet. Ce qu’Il nous promet est tellement plus beau, tellement plus sûr, que toutes les promesses passagères que nous offre l’esprit du monde. Qu’est-ce que Dieu nous promet ? Eh bien Jésus en a instruit ses apôtres pendant quarante jours, depuis sa résurrection jusqu’à son Ascension. Il leur a parlé du Royaume, de son règne qu’il veut établir dès cette terre. Ce Règne perdu à cause du péché, et qu’il veut restaurer « lorsque nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et à la vraie connaissance de l’Homme parfait qui est le Christ » comme le dit st Paul aux éphésiens dans la 2nde lecture.
« Seigneur est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir ton royaume ? » « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixé de sa propre autorité, mais vous allez recevoir une force quand l’Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre. Autrement dit, nous n’avons pas à chercher quand ni comment l’unité du genre humain sera accomplie, ni la paix du monde réalisée ; c’est l’affaire de Dieu. Notre rôle est d’accueillir le Saint-Esprit pour qu’Il opère notre sanctification, en vue de la transfiguration à venir.
Comment accueillir le Saint-Esprit ? Par notre adhésion de foi au Christ, mais au Christ total, c’est-à-dire tête et corps : à Jésus et à son Eglise inséparablement. « Ayez beaucoup d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres avec charité… ». Dieu donne son Esprit aux humbles, il résiste aux orgueilleux. Les humbles écoutent ce que l’Esprit dit à l’Eglise aujourd’hui à travers ses prophètes. Les orgueilleux n’écoutent qu’eux-mêmes et l’esprit du monde qui est un esprit de mensonge et de corruption. Nous avons besoin de la Parole de Dieu et de l’Eglise pour nous configurer, par l’Esprit, au Christ doux et humble.
« pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » disent les anges aux disciples, témoins de son Ascension. Il ne s’agit pas d’attendre béatement qu’arrive le règne de Dieu ; il s’agit de travailler à l’avènement de ce règne, par le Saint-Esprit qui nous est donné dans les sacrements, la prière, la pénitence, l’exercice des vertus. Il faut laisser le Saint-Esprit être le Maître d’œuvre de ce Royaume, jusqu’à l’heure de son triomphe ; et ce Royaume ici-bas c’est l’Eglise vivante du Christ et non l’Eglise des registres poussiéreux de nos sacristies. L’Eglise vivante, c’est l’Eglise qui vit de l’Esprit parce qu’humblement unie aux Cœurs de Jésus et Marie. Ne perdons pas notre temps ; laissons-nous purifier, sanctifier, remplir d’amour, et travaillons fidèlement avec le secours de sa grâce, à ce qui est juste, à ce qui est bon, à ce qui plaît à Dieu.

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