Dimanche de la Miséricorde B

Soudain, Jésus se tint au milieu d’eux… C’est l’heure des retrouvailles, après la grande épreuve qui a entraîné la dispersion des apôtres… A deux reprises Jésus leur dit : « la paix soit avec vous ». Jésus ne leur fait pas de reproches. De même qu’il n’avait pas fait de reproche à la femme adultère. Il est le Prince de la paix venu sur la terre pour donner la paix au monde et cette paix commence dans les cœurs de ceux qui accueillent sa miséricorde.
Qu’est-ce que la Miséricorde ? C’est l’amour de Dieu qui se donne au delà des exigences de la pure justice. Les apôtres méritent-ils ces paroles de paix de Jésus ? Non… Pierre a renié 3 fois Jésus en disant « je ne le connais pas » ; tous ont fui par crainte des juifs ; sans doute n’auraient-ils pas été plus brillants que Pierre s’ils avaient croisé la servante du grand prêtre. Peut-être que Jean la mérite un peu plus que les autres, ayant été présent au pied de la croix, et ayant été le premier apôtre à croire devant le tombeau vide, mais il avait Marie à ses côtés.
Les évangiles ne cherchent pas à masquer la réalité de la faiblesse des apôtres parce qu’ils savent que le cœur du message du Christ, c’est sa miséricorde qui se déploie au cœur de la faiblesse de l’homme. Il leur faudra tout de même un peu de temps pour le comprendre vraiment. L’homme est faible, mais Dieu est Miséricorde infinie. C’est ce que Jésus est venu nous révéler. Il ne nous sauve pas parce que nous sommes justes, ni même parce que nous le devenons. Il nous sauve alors que nous sommes pécheurs et parce que nous sommes pécheurs, prisonniers du mal qui habite nos coeurs. Cet évangile nous le crie.
 Jésus vint… alors que la maison était verrouillée nous dit St Jean. Cette maison verrouillée c’est l’âme prisonnière de son péché, qui génère tant de peurs et de replis sur soi. Jésus est là au milieu d’eux. La maison verrouillée n’est pas un obstacle pour Lui. « Si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur. » Quand nous avons péché, nous pensons que Dieu nous en veut, et nous sommes tentés de nous cacher ou de couvrir d’un voile notre péché en trouvant des raisons pour ne pas nous en accuser. Alors qu’il est au milieu de nous, non pas pour nous juger, non pas pour nous condamner, mais pour nous donner sa paix. Il n’y a pas de bien plus précieux que la paix ici-bas. On peut tout perdre, s’il on a la paix, on est bienheureux… Et elle se reçoit à travers le pardon de Dieu, qui suppose de se reconnaître pécheur et d’avoir le repentir au cœur.
En même temps qu’il leur donne la paix, Il leur montre ses plaies glorieuses, comme pour leur dire : Voici mon amour qui a traversé la mort et qui te pardonnera toujours, pourvu que tu gardes confiance en moi. Jésus sait de quoi nous sommes pétris, mais il nous avertit, à travers la réaction de Thomas, du danger de douter de Sa Parole, de la puissance de sa résurrection et du témoignage de ceux qui en font l’expérience. C’est dangereux car c’est le signe d’un cœur qui se ferme à sa miséricorde, et qui de ce fait se prépare à goûter à sa justice. « Parce que tu m’as vu, tu crois, heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Ceux qui attendent de le voir dans sa gloire pour croire en lui, goûteront à sa justice redoutable, mais néanmoins miséricordieuse.
Jésus dit à Ste Faustine: « Les grâces de ma miséricorde se puisent par un unique moyen: la confiance. Plus la confiance est grande, plus on reçoit » Et la confiance demande. Elle ne se lasse pas de demander, elle ne se lasse pas de prier, d’implorer le pardon de Dieu et de remercier pour ses si grands bienfaits. Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu ! Ceux-là sont déjà heureux aujourd’hui, et seront les plus heureux demain : « Le Seigneur les défendra comme sa propre gloire, durant leur vie et à l’heure de leur mort » ( Jésus à Ste Faustine). Alors ne nous privons pas de cet atout considérable.

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