Nous venons d’écouter le récit de la Passion selon Saint Marc. On pourrait rester en silence pour se laisser pénétrer du message de la croix, qui est le cœur du message chrétien. La Passion de Notre Seigneur, c’est Dieu qui nous aime d’un amour fou et inconditionnel, jusqu’à perdre sa Vie. Personne ne la lui prend, c’est Lui qui la donne et Il passe par toutes les épreuves qu’un homme puisse connaître : épreuves physiques (horrible épreuve de la tétanie de ses muscles), épreuves morales (il est assimilé au pire des criminels), épreuves spirituelles (Dans son angoisse il éprouve l’absence de Dieu). Tout cela pour que plus personne ne se sente abandonné, même au cœur des ténèbres les plus épaisses. Jésus y est avec nous, car il les a traversé, et il est notre Sauveur.
Nous pouvons compter sur le secours de sa miséricorde. Une miséricorde inconditionnelle pour les pécheurs. Autour de lui, il n’y a que des pécheurs, excepté sa mère ; des pécheurs dont certains l’oppressent par leur méchanceté ostensible, mais Lui, reste doux comme un agneau. Il ne profère aucune menace  : « J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ; Je n’ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. » (1ère lect)
La croix, c’est l’abîme de sa miséricorde qui vient rencontrer l’abîme de notre misère. Depuis le péché d’Adam, le cœur de l’homme est devenu faible et inconstant: on le voit, ses disciples l’abandonnent, excepté sa mère, Jean et quelques femmes, et la foule qui l’acclamait comme son Roi, finit par changer de camp sous la pression des autorités. On rencontre cette même inconstance aujourd’hui devant toutes ces lois iniques qui conduisent tant de chrétiens à l’apostasie, c’est à dire au reniement de la foi  :« je ne connais pas cet homme ». Pourtant Jésus-Christ crucifié est l’unique remède à tous les maux de notre humanité blessée. Son Cœur transpercé est la source de notre guérison. Sachons regretter nos fautes, comme Pierre son reniement, comme le centurion, son ignorance, et revenons à Lui, sans peur. Il n’est jamais trop tard pour se convertir et consoler le Cœur de Dieu.