homélie 30ème dimanche T Ord B

Dans la première lecture, le prophète Jérémie appelle à l’espérance les exilés du royaume du nord, l’espérance de revenir sur leur terre. C’est une espérance que nous faisons nôtre pour nos frères d’Orient, particulièrement de Syrie, d’Irak, de Palestine. Comment ne pas être tourmentés par l’impératif devoir que nous avons de supplier la miséricorde de Dieu pour nos frères d’Orient, et de nous sentir solidaires de leur malheur, sachant que la léthargie spirituelle de notre occident n’est pas étrangère à leurs maux d’aujourd’hui. Rappelons-nous que ces pays sont les berceaux de la Révélation biblique et de l’Evangile. Le psaume 126, qui fait partie des cantiques des montées, de ces psaumes que l’on chante en pèlerinage à Jérusalem, nous rappelle que tous, nous sommes des exilés, et que tous, nous avons à revenir à Dieu et à sa loi d’amour, si nous voulons hériter du ciel nouveau et de la terre nouvelle.

Dans l’Evangile, un pauvre mendiant aveugle, cherche à rencontrer Jésus, il recouvre la vue et devient son disciple. Il s’appelle Bar timée, cad en araméen, « fils de la gloire ». Un nom qui évoque la destinée de tout homme qui est de quitter sa cécité spirituelle pour partager un jour la gloire de Dieu. Ce miracle a lieu à la sortie de Jéricho, une ville qui a une portée symbolique – c’est la ville la plus basse du monde – (400 m au dessous du niveau de la mer) où Jésus ne fait que passer. Il y entre et en sort pour guérir Bartimée qui devient son disciple.

Ce mendiant aveugle, est, de toute évidence, la figure de l’humanité aveuglée par son péché, et qui est obligée de mendier la grâce de Dieu qu’elle a perdu depuis le premier péché. Quand Bartimée, assis au bord du chemin, apprend que c’est Jésus qui passe, il s’écrie avec insistance « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi » Fils de David, c’est le titre que l’on donne au Messie, attendu par ceux qu’on appelle les pauvres du Seigneur, les anawim, ceux qui désirent sa venue et qui prient ardemment pour cela. Bartimée est un « pauvre du Seigneur » qui nous offre une belle leçon de prière, une prière comme le Seigneur les aime, persévérante, qui ne se laisse pas troubler, décourager.

Lorsqu’on lui dit : « confiance, lève-toi, il t’appelle », « Il jette son manteau, bondit et court vers Jésus » comme le ferait un amoureux qui attend sa bien-aimée. Comment vivons-nous nos rencontres avec le Seigneur ? Chaque Messe, chaque visite au Saint Sacrement est une rencontre avec le Seigneur. De même chaque pauvre, chaque malade visité devrait nous remplir de cette même ardeur. Et dans ce geste de jeter son manteau, qui était pour ce mendiant sa seule sécurité, quel beau symbole… : Il laisse sa vie ancienne pour suivre Jésus. Autre était la réponse du jeune homme riche, d’il y a quelques dimanches, incapable d’abandonner sa vie ancienne avec tous ses biens…

A la question: « Que veux-tu que je fasse pour toi? » Il répond: « Maître, que je retrouve la vue. » Jésus est touché par la qualité de son désir et de son ardente foi: « Va, ta foi t’a sauvé ! ». Dieu n’est pas un Dieu lointain, absent, silencieux… Il est vivant et agissant, pourvu que nous soyons des êtres de désir. Hélas, le désir nous manque souvent, parce que nous sommes trop rassasiés peut-etre, trop attachés à nos sécurités terrestres, et nous n’avons pas assez conscience de notre cécité, comme de notre destinée prodigieuse de « fils de la gloire ». Demandons à la Vierge Marie, le Rosaire à la main, que l’ Esprit de son Fils nous guérisse de nos aveuglements et embrase nos cœurs de sa charité qui doit faire de nous les témoins joyeux de sa gloire.

 

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