homélie de la Toussaint

On pense parfois, à tort, que la sainteté est une condition privilégiée, réservée à quelques élus. En réalité, les saints sont les baptisés, c’est à dire ceux qui sont unis au Christ, à son mystère pascal. Être plongé dans l’eau du baptême, c’est participer à sa mort et à sa résurrection. Les baptisés ont part à sa gloire de Ressuscité, parce qu’ils meurent avec Lui. A quoi est-ce qu’ils meurent ? Au péché, en crucifiant leur viel homme, afin d’aimer comme le Christ, en aimant Dieu et le prochain. Le baptême nous met sur orbite en quelque sorte, de cet amour véritable qui est en Jésus-Christ. Mais nous devons confirmer tout au long de notre vie que nous sommes bien sur cet orbite en cherchant à lui ressembler. Qu’a t-il fait notre Dieu? Il a donné sa vie par amour, et dans la paix. La paix de nos cœurs est le critère que nous sommes bien dans l’amour divin de Jésus.

Mais soyons honnêtes… sommes-nous toujours dans la paix ? Non… c’est même impossible, nous passons par des moments de peurs, de troubles, de tentations, de doutes, de révoltes, car nous sommes des êtres blessés, remplis de faiblesse et d’amour propre. Les saints qui nous ont précédés, même ceux qui sont canonisés sont passés par ces états. Une Mère Teresa disait à ses sœurs en reprenant une parole du Curé d’Ars, « quand vous êtes tellement agités que vous n’arrivez plus à prier, demandez à votre ange gardien de prier à votre place » Cela veut bien dire qu’ils ne sont pas toujours « zen ». Mais Ils luttent de toutes leurs forces pour retrouver la paix et la parfaite ressemblance au Christ qui a aimé tous les hommes sans exception, y compris ceux qui l’ont mis sur la croix. « Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font. »

La foule immense des bienheureux qui chantent la gloire de Dieu dans le ciel, comme on la voit décrite dans l’Apocalypse – foule de gens vêtus de blanc (c’est à dire de pureté), tenant à la main une palme (symbole du témoignage d’amour qu’ils ont donné sur la terre) – cette foule n’est pas une foule d’êtres d’exception, mais une foule de baptisés qui ont assumé la grande épreuve de ce monde, soumis au pouvoir des ténèbres, et qui « ont lavé leur robe, et qui les ont blanchies dans le Sang de l’Agneau ». Les saints n’étaient pas meilleurs que les autres, mais ils ont cru au Christ et mis en pratique sa Parole, ils ont cru à l’enseignement de l’Eglise, et ne se sont pas lassés de recourir à tout ce que Jésus a mis à leur disposition pour les purifier et les vivifier.

Le jubilé de la Miséricorde qui va commencer le mois prochain est un merveilleux cadeau que le Christ nous fait pour faire peau neuve, pour vivre enfin en enfants de Dieu, en enfants de lumière, en nous livrant à sa miséricorde, afin que Lui-même nous rende semblable à Lui, c’est à dire pauvre de cœur, doux, compatissant, miséricordieux, pacifique, et capable d’absorber le mal comme une éponge en la pressant dans le Cœur miséricordieux du Seigneur. Notre sainteté qui est encore cachée, paraîtra au grand jour quand Jésus viendra avec tous les saints. Confions notre chemin de sainteté à la Vierge Marie, Reine de tous les saints, c’est la voie la plus sûre.

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