La Toussaint

Ste Thérèse de l’Enfant Jésus aimait dire que le Paradis était comme un jardin aux fleurs multiples et variées, avec des grands lys et d’humbles petites fleurs des champs. Chacun a sa raison d’être, son charme propre. Le Saint-Esprit est capable de susciter une multitude de saints de tous les styles, de tous les âges, de toutes les conditions, avec des traits de caractère parfois diamétralement opposés.
Mais ils ont tous en commun le « sceau » du Christ imprimé en eux (cf. Ap 7,3), c’est-à-dire l’empreinte de son amour, passé au creuset de la souffrance, comme le suggère la vision de l’Apocalypse. Ils sont tous dans la joie et l’allégresse, la louange et l’adoration de Dieu qu’ils contemplent dans la gloire, parce qu’ils se sont attachés à Jésus sur la terre ; non pas un Jésus vaporeux, éthéré, mais le Jésus de l’Evangile : Jésus de Nazareth, Fils de la Vierge Marie ; Jésus qui a donné sa vie pour nous sur la croix et qui nous a donné sa mère pour que nous puissions le suivre fidèlement.
Le suivre jusqu’à la croix. C’est le sens du mot martyre, en grec, Marturos qui se traduit par « témoignage » ; tous les saints aux multiples facettes, ont une chose en commun : le « martyre », c’est-à-dire le témoignage d’un amour sans réserve pour le Christ, d’un don total de soi à Dieu et à ses frères. C’est le chemin des béatitudes que l’Evangile nous donne à méditer. Le Chemin qu’a emprunté Jésus et que les chrétiens doivent emprunter à sa suite pour que son Règne arrive au plus vite. Il y a le martyre d’un instant, le martyre de sang qui lave instantanément leur robe blanche pour les Noces éternelles. Ce sont tous les martyrs de la violence et du terrorisme… Et il y a le martyre d’amour, qui nécessite toute une vie de chutes et de relèvements, et de victoires, où l’on revient sans cesse à la source de la miséricorde de Dieu.
Les saints n’étaient pas parfaits, ils étaient des pécheurs, mais des pécheurs pauvres de cœur, c’est à dire qu’ils s’en remettaient toujours à Dieu dans leurs difficultés et dans leurs faiblesses ; ils étaient doux, c’est-à-dire dociles à embrasser la volonté de Dieu, par un lâcher prise de leur volonté propre (les épreuves comme la maladie ou d’autres événements qui nous contrarient peuvent être des occasions de grandir en douceur, quand nous les acceptons dans la foi et l’espérance); les saints étaient affamés et assoiffés de justice, en défendant la vérité, les petits et les faibles, au prix de leur réputation, voir de leur vie ; ils étaient miséricordieux, sachant que leurs persécuteurs agissaient sous l’emprise de l’adversaire ; ils avaient le cœur pur, parce qu’ils ne s’arrêtaient pas au mal, ils étaient artisans de paix, parce qu’ils répondaient au mal par le bien ; ils étaient insultés, maltraités, persécutés à cause de la vérité qu’ils défendaient, et Dieu les a récompensé en leur donnant part à son bonheur éternel.
Demandons au Seigneur que cette solennité de la Toussaint ravive en nous le désir du Ciel, le désir d’être unis à cette merveilleuse famille où ne circulent qu’amour, paix et joie. Que nous puissions confirmer ce désir, en actes de charité, en paroles de bénédiction et en prières de supplication pour l’Eglise, pour le monde, pour les pécheurs, en prenant la main de Marie, Reine de tous les saints. Elle nous conduira par l’Esprit vers la parfaite ressemblance au Christ, afin qu’au grand Jour de Dieu, nous puissions le voir tel qu’il est, et lui devenir semblable, c’est-à-dire glorieux.

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