Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Toute la terre exulte, comme nous l’avons chanté dans l’Exultet ; elle exulte parce que la résurrection de Jésus signe la certitude de sa délivrance à venir. Car en Jésus ressuscité, une création nouvelle a déjà commencé, une re-création affranchie du mal et de la mort. La rédemption du monde a été accomplie par sa mort, et par sa résurrection, elle est manifestée, mais comme une graine qui germe. Ce germe croît et se ramifie silencieusement sans que le monde en ait vraiment conscience, mais un jour, au grand Jour de Dieu, au Jour de l’avènement de son Règne, le germe apparaîtra dans sa splendeur, c’est-à-dire comme un grand arbre qui abritera tous les oiseaux du ciel à l’ombre de la Miséricorde divine. Et ils sont bienheureux ceux qui le cherchent et qui reviennent à Lui, tant qu’il se laisse trouver c’est-à-dire dans le temps présent qui est le temps de la miséricorde.
Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? demande les anges. C’est notre continuelle tentation, de rester agrippé aux convoitises de ce monde, alors que la résurrection de Jésus est l’élément déclencheur d’une fantastique déflagration d’énergie positive, toute d’Amour, qui est là non pour détruire, mais pour restaurer, pour redonner vie, et pour faire mûrir ce qui n’a pas pu l’être, à cause du péché. Jésus est vivant ! Cela veut dire que sa Parole est véridique, qu’on peut s’appuyer sur elle. Tous les hommes, qui mettent leur confiance en Jésus-Christ, Parole vivante du Père, peuvent espérer avoir part à cette nouvelle création établie sur la justice et la vérité. On y participe par le baptême qui nous « unit à la mort » du Christ, et « à sa résurrection » comme le rappelle st Paul aux Romains. Participer à cette mort et à cette résurrection du Christ, est l’enjeu de la conversion. Elle n’est jamais acquise ; chaque jour nous devons mourir et vivre ; mourir à notre égoïsme, mourir à notre orgueil, et vivre de la Vie même de Dieu qui est bonté, justice et vérité. Cette conversion, je dois la vivre au quotidien car au quotidien, je fais l’expérience de mon inconstance qui m’oblige à me jeter tout entier dans le brasier de sa miséricorde. Cela veut dire fréquenter les sacrements du pardon et de l’Eucharistie, sans lesquels je ne peux pas grandir en sainteté.
L’explosion de la lumière pascale – dont vous savez qu’elle a permis l’impression quasi-photographique du Corps du Christ sur le Saint Suaire – nous interpelle à ne jamais perdre de vue la gloire qui nous attend dans les cieux nouveaux et la terre nouvelle. La Présence vivante du Ressuscité à nos côtés, ainsi que celle de Marie immaculée, Mère de la lumière, modèle de notre union au Christ, nous sont indispensables pour nous diriger dans la nuit de ce monde sans jamais perdre confiance et sans jamais nous décourager. Au contraire, plus nous nous sentons impuissants à endiguer le mal dans nos vies, plus nous devons rechercher la solution au dessus de nous, en ces deux Cœurs unis dans le Saint-Esprit.
Notre richesse n’est pas dans le monde présent ; « Ne cherchez pas parmi les morts, celui qui est vivant » ; nous sommes en route vers une destinée merveilleuse qui est le Royaume de paix et d’amour qui nous est promis. Recherchons les choses d’en haut : Que la Sainte Eucharistie soit notre nourriture céleste, que le pardon de Dieu soit un baume sur nos blessures qui nous régénère. Suivons le Christ, en mettant notre confiance en sa miséricorde infinie, et que l’Amour triomphe de tout. Christ est ressuscité ! Il est vivant !