« Si tu le veux, tu peux me purifier »
Frères et sœurs, dans le chapitre 1 de l’évangile de saint Marc, Jésus manifeste son autorité à travers son enseignement et les actes qu’il pose. Dans le verset 39, il nous est dit que Jésus parcourait la Galilée proclamant l’évangile dans les synagogues et chassant les mauvais esprits. Et c’est dans cette mouvance que vient à lui le lépreux de ce dimanche tel que nous venons de l’entendre. Je vais m’arrêter rien que la première attitude du lépreux.
D’abord disons que la lèpre n’était pas seulement considérée dans l’Ancien Testament comme une maladie terrible, mais elle était aussi considérée comme la marque du péché, comme le signe du châtiment de Dieu pour une faute grave. Le lépreux était donc un être impur qu’il fallait écarter de la communauté des hommes. Et notre lépreux, bien étant dans cette situation, avait un désir, un désir fervent ; celui de réintégrer la synagogue, de retrouver sa place dans la société. Sauf qu’il se heurtait au fait qu’il ne trouvait pas la guérison.
Le texte ne nous dit pas comment il avait appris l’existence de Jésus mais nous savons une chose : le lépreux se décide de venir à Jésus ; ce n’est pas Jésus qui va vers le lépreux mais c’est le lépreux qui amorce la démarche. Une démarche qui se conclut par cette supplication : « Si tu le veux, tu peux me purifier » autrement dit « face à ce mal, moi je ne peux rien ni personne d’autre. Mais si telle est ta volonté, je serais purifié »
Quelle confiance de la part du lépreux ; quelle foi dans cette interpellation. Une attitude qui ne laisse pas Jésus indifférent et actionne sa volonté. Au risque d’être contaminé, Jésus le touche et lui dit ensuite : « Je le veux, sois purifié ». Et à l’instant même, le lépreux était non seulement guéri de sa misère physique mais il était également purifié de sa misère morale, de son péché.
Frères et sœurs, Jésus l’a fait hier et il veut encore le faire aujourd’hui. En effet, il n’y a rien de plus évident que la présence de la lèpre du mal dans notre société. Ses tentacules ont atteint tous les niveaux de l’existence humaine. On la voit dans le quotidien de nos vies ; on la voit dans des situations où les hommes sont prêts à sacrifier la vérité pour des intérêts personnels. Elle est là présente dans cet égoïsme qui divise l’homme et suscite en lui le mépris de l’autre et la haine. Nous sommes nous aussi un peu égoïste.
Jésus veut, en effet, attaquer cette lèpre dans sa source corrompue qu’est le cœur de l’homme. Le psalmiste avait déjà reconnu que notre cœur est compliqué et malade ; c’est le lieu des convoitises, c’est le lieu du péché. Et si ceux-ci ne sont pas guéris, nous serons toujours des foyers ambulants de divisions. Si le monde est divisé, c’est parce que le cœur de l’homme est divisé à la base. Alors ne soyons pas étonnés de ce qui nous arrive, de ce qui arrive à nos familles et au monde ; nous y avons une certaine responsabilité.
Frères et sœurs, heureusement que Jésus, dans sa grande miséricorde, ne nous laisse pas dans cet état des choses. Il est venu et il vient encore aujourd’hui, par son Esprit Saint, pour nous restaurer ; il veut unifier nos cœurs ; il veut créer l’harmonie en nous. Dieu veut purifier et régner dans nos cœurs, et ceci se fera à une seule condition, que l’on se mette à l’école du lépreux.
L’école du lépreux est une école de confiance : confiance en la miséricorde de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés, confiance en l’amour de Dieu qui veut notre bien et rien que notre bien. L’école du lépreux est une école d’honnêteté et d’humilité qui nous appelle à reconnaitre nos imperfections et nous entraine à courir au confessionnal pour implorer la miséricorde, à solliciter et à donner le pardon à nos frères et sœurs. Cette école nous entraine à reconnaitre notre incapacité à nous sauver nous-mêmes pour laisser le Médecin des âmes et des corps s’occuper de nous.
Sortons, frères et sœurs, de nos illusions, sortons de nos petites sécurités et entrons dans le plan sauveur de Dieu qui seul peut nous obtenir le vrai bonheur et la vrai paix car Lui seul peut contenter nos âmes nous enseignait la Petite Thérèse.
Pour finir, je nous invite tout simplement à nous tourner vers l’autel du Seigneur et supplions-le avec ces paroles du lépreux : « Si tu le veux, tu peux me purifier »
Commentaire (1)
Mari says:
25 mars 2015 at 9 h 17 minLes infos présentées sont pertinentes et intéressantes. Cet article est pas mal du tout, cela permet d’y voir un peu plus clair car le sujet est finalement moins évident qu’il n’y parait.
Valentin Pringuay / Presse-citron.net